Tuesday, November 2, 2021

Demokratia - Tome 3 Motorô Mase livre

Demokratia - Tome 3

par Motorô Mase
Couverture du livre de Demokratia - Tome 3

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Broché : 170 pages pages
Auteur : Motorô Mase
Editeur : Kazé (23 septembre 2015)
Collection : Boutique Kindle
ISBN-10 :
Format : Format Kindle,
Moyenne des commentaires client : 3.7 étoiles sur 5 5 commentaires client
Nom de fichier : demokratia-tome-3.pdf (Vitesse du serveur 29.41 Mbps)
La taille du fichier : 28.14 MB

Cherchez-vous des Demokratia - Tome 3. Savez-vous, ce livre est écrit par Motorô Mase. Le livre a pages 170 pages. Demokratia - Tome 3 est publié par Kazé (23 septembre 2015). Le livre est sorti sur . Vous pouvez lire le Demokratia - Tome 3 en ligne avec des étapes faciles. Mais si vous voulez le sauvegarder sur votre ordinateur, vous pouvez télécharger maintenant Demokratia - Tome 3.

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Vous trouverez ci-dessous quelques critiques les plus utiles sur Demokratia - Tome 3. Vous pouvez considérer cela avant de décider d'acheter / lire ce livre.
Motorō Mase, mangaka japonais , a gagné ses galons dans le monde du manga avec sa série Ikigami et ses régulières nominations à des prix (Utopiales, Selection Angoulême, Japan Expo Awards, Grand Prix de l’imaginaire – Etonnant Voyageurs …).Ikigami repose sur l'idée suivante : dans un pays asiatique imaginaire (mais contemporain), une loi dispose que pour le maintien de la prospérité du pays, tous les enfants qui entrent à l'école primaire doivent être vaccinés. Ce vaccin inocule une substance capable d'entraîner la mort de l'enfant à une date et heure précises programmée en amont. Un jeune sur mille entre 18 et 24 ans est concerné. Le but de cette action est de faire prendre conscience aux adultes, et à la jeunesse montante, de la valeur de la vie. Le héros du manga, Fujimoto, fonctionnaire est chargé de délivrer ce préavis de décès aux familles, appelé “Ikigami”. A l'instar de l'excellent Fatherland de Robert Harris où le protagoniste est un fonctionnaire en marge de son régime politique, Fujimoto s'interroge sur le bien fondé de sa mission.Le défaut de ce manga se situait dans le pathos généré par les histoires ordinaires et individuelles des victimes de ce vaccin. Fujimoto enchaîne les victimes, un peu comme dans une série américaine lambda, où le fil rouge se meurt dans la très bonne idée de départ.Quand son dernier ouvrage est paru, Demokratia, j'étais à la fois excité et inquiet qu'il retombe dans les mêmes travers : une brillante idée avec une déclinaison d'histoires redondantes...Mais parlons d'abord de la très bonne idée : l'histoire repose sur le concept de "Demokratia" fruit de l’émulation entre Taku Maezawa, élève en ingénierie et Hisashi Iguma, spécialiste en robotique, ce concept semble révolutionnaire : 3 000 personnes, recrutées au hasard sur le web, décideront à la majorité via un réseau social des faits et gestes de Maï. Un robot d’apparence féminine qui pourrait ainsi devenir le creuset d’un savoir collectif, la convergence de 3 000 intelligences. Toutefois, l’expérience révéle qu’à l’épreuve du monde réel, une démocratie n’est pas toujours synonyme de raison.La lecture de Demokratia m'a ramené dans la nouvelle de Borges issue du superbe recueil Fumées : La Loterie de Babylone, où une loterie classique évolue peu à peu, entre lots pécuniers, politiques et positifs à des lots négatifs faits de peines de prison et objets inutiles . Dans cette nouvelle, la loterie devient un système obligatoire qui soumet chacun à son résultat. Dès lors, on ne distingue plus au quotidien, ce qui provient de la loterie de ce qui provient de la vie, ni si celle-ci subsiste encore. Dans Demokratia, les 3 000 intelligences agissant ensemble font du robot Maï un être vivant, oscillant entre le courage, la peur et les accès de violence qui caractérisent l'homme. L'idée d'une Intelligence qui ne serait pas artificielle mais le melting pot des comportements individuels rend l'intrigue éprouvante, car on retrouve dans ces 3 000 intelligences le spectre de la vie civile contemporaine. La générosité, le nationalisme, la compassion, l'indifférence, le désir... et la leçon est dure pour l'homme, tant l'égoïsme prévaut, tant le poids de la majorité peut écraser le bon geste, le choix le plus noble.Si je parle d'épreuve dans la lecture de ce manga, ce n'est pas anodin. Plusieurs questions y sont posées, mais celle que je vous propose, l'une des plus prégnantes, est la question de la Représentation de l'Homme.A quelles conditions Maï est-elle un être humain ? Elle agit via les décisions de 3 000 intelligences, de 3 000 hommes et femmes. Le postulat de l'auteur est clair, il nous invite à assimiler Maï à un être humain. Et son traitement est plutôt une réussite ; chez les stoïciens, Dioclès de Magnésie - au chapitre VII de Vie et Doctrines des philosophes illustres par Diogène Laërce - fait de la représentation rien moins que le critère de la vérité. Cette représentation est à évaluer à l'aune du concept de "phantasia", ce qui compte n'est pas l'idée d'un objet, d'un tableau, mais ce par quoi on en a l'idée, ce par quoi on le voit. La représentation est une sorte de lumière, qui se révèle en même temps que les choses qu'elle éclaire, elle est une affection qui fait naître à l'âme le sentiment d'être comme âme par ce qui la révèle. Cette métaphore, sommes toutes, a des limites évidentes de par son rapport nécessaire à la sensation mais laisse dans le concept de représentation une sorte de marque, une empreinte, à la manière des marques laissées par un sceau dans la cire.C'est à l'aune de ces lumières, de ces 3 000 marques dans la cire de Maï qu'elle représente l'Homme. Heidegger écrivait dans Etre et Temps que "l'Homme est sa possibilité", Maï en est 3 000, ce qui la rend à la fois si fragile, si perméable à toutes les névroses, et à la fois si forte, même inhumaine.Au tome 3 de cet excellent manga, ma réflexion, toute personnelle, est à prendre avec l'humilité de ne pas connaître la totalité de l'oeuvre est que Maï n'est ni un homme, ni une femme... au delà de l'espèce humaine, elle est le concentré des représentations sensorielles qui siègent dans la mémoire de 3 000 personnes, qui constituent la matière de leur pensée, et que ceux-ci n'ont de cesse de construire. Maï est une possibilité humaine mais sans histoire propre. Et gageons que ce point sera traité par Motorō Mase, pour mieux nous confondre dans ce qui peut être réel ou pas, dans ce que nous sommes, et ce que nous nous figurons être.J'ajoute enfin, que lors du Salon du Livre 2013, Motorō Mase, invité - le Japon était le pays à l'honneur - est venu en dépit de la très récente tragédie de Fuskushima, par respect pour la France et l'engagement qu'il avait pris. Un grand respect pour ce brillant auteur.STEPHANO PIHANO (CULTURE-CHRONIQUE)

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